Blog Développement personnel

Comment va votre santé..... mentale?

7 avril 2021

Ma sœur m'a autorisée à écrire cette histoire qui est la sienne.

Je devais l'écrire depuis plusieurs semaines mais je n'y arrivais  pas. Je me mettais derrière mon écran et j'avais un vide ou alors trop de pensées qui se bousculaient. 

Nous vivons cette crise de coronavirus depuis maintenant plus d'un an. En France, nous sommes reconfinés pour la 3ème fois. Certes les conditions de ce confinement sont un peu plus souples mais cela ne change rien à nos angoisses et incertitudes.



Il y a un an, au début de la pandémie, ma sœur est tombée dans une dépression très grave. Cela a débuté progressivement puis en quelques semaines, sa situation s'est aggravée.

Au départ, comme nous tous, elle craignait d'être contaminée par cette maladie, puis les jours passant, elle a commencé à en développer certains symptômes. Elle a ensuite fait le test du Covid à plusieurs reprises et celui-ci s'est révélé négatif à chaque fois.

Pour autant, elle somatisait et n'était pas apaisée, elle a fait plusieurs allers retours aux urgences en plein pic du Covid mais à chaque fois, les médecins la renvoyait chez elle.

Elle avait commencé à maigrir. La nuit, elle ne trouvait plus le sommeil et plus les nuits approchaient, plus ses angoisses s'amplifiaient.

Elle faisait des attaques de panique. une attaque de panique se traduit par "une forte crise d'angoisse associée à une impression de mort imminente, à une sensation de perdre le contrôle de soi et de commettre un acte anormal ou insensé"

J'ai découvert ce que c'était pendant cette période. Je lisais tout ce qui me passait sous la main pour pouvoir l'aider au mieux.


Elle est devenue insomniaque et est devenue tellement angoissée et triste. Elle a continué ses allers-retours aux urgences.... en vain.


Elle ne voulait pas admettre que le problème était mental et qu'elle devait consulter des spécialistes.

Lorsque tu es née et que tu as grandi en Afrique, on ne te parle jamais de santé mentale ou alors lorsqu'on en parle c'est pour dire que ce sont des "maladie de blanc". On insinue souvent que seuls les faibles d'esprit souffrent de ce type de maux. Nous sommes souvent convaincus que les maladies mentales ne touchent que les autres.

Au plus fort de la crise, nous ses proches, nous étions très démunis, impuissants.

Ma sœur qui est une femme joyeuse, pleine de vie et très positive avait des pensées obsédantes, elle pensait à des malheurs et parlait de mourir. Elle était méconnaissable.

Pendant cette période très compliqué et difficile, nous avons tout fait pour la soutenir, l’épauler. J'avais des longues conversations avec elle.

Nous avons essayé de l'orienter vers des professionnels mais elle était réticente, partagée entre l'incrédulité, la culpabilité et la peur.

Les question qu'elle posait toujours lors de nos discussions c'était "pourquoi cela m'arrive t'il à moi? " je suis une femme forte" "je ne comprends pas ce qui m'arrive". 

Je lui parlais de la dépression de femmes fortes, célèbres et puissantes comme Béyonce, Hillary Clinton etc... afin de normaliser ce qu'elle vivait. Je la sensibilisais au fait que nous sommes tous vulnérables et des malades mentaux en latence. 

Elle se persuadait que sa situation  s'améliorerait sans intervention médicale.

Un jour, elle a fait une énième crise très grave avec des pensées suicidaires et des flashs très précis.  Sa situation s'est considérablement dégradée au point où nous l'avons conduite aux urgences psychiatriques où elle a été prise en charge.

Il a fallu du temps pour qu'elle accepte d'être soignée. Il a fallu du temps pour qu'elle déculpabilise de ce qui lui est arrivé d'une part et d'autre part qu'elle comprenne que nul n'est à l'abri d'une pathologie mentale.


Depuis le début de la pandémie, plusieurs études ont montré que les troubles mentaux sont en constante augmentation.





Depuis le début de la pandémie du coronavirus, plusieurs études ont montré une augmentation significatives des troubles et des maladies mentaux. 

Les angoisses liées à la situation actuelle, l'incertitude, les peurs etc... ont des effets très néfastes sur notre mental. Cette situation est plus aggravée pour les personnes vivant seules car l'isolement exacerbe les peurs.

Pour certaines personnes, la crise du coronavirus n'a été d'un déclencheur d'une situation déjà existante et latente, que la pandémie a fait "exploser"

Nous devons individuellement faire attention à nous-mêmes. Nous devons surveiller certains signes :  les insomnies, la nervosité, la tristesse subite, la mélancolie etc, sont des signes qui doivent nous alerter. Soyons attentifs à notre humeur, n'attendons pas que les choses s'aggravent pour agir car parfois il peut être trop tard.

De temps en temps, il faut faire son check-up mental: y a t'il des fardeaux qui pèsent sur nos épaules et nous empêchent de vivre une vie épanouie? y a t'il des évènements de nos vies que nous trainons comme des boulets? ou qui nous empêchent de dormir? qu'est ce qui nous mine le moral? qu'est ce qui nous rend tellement triste que quand nous y pensons nous perdons le gout à la vie: faisons nos propres examens de conscience et parlons-en à quelqu'un. Ne restons pas seul avec nos angoisses.


Nous devons d'urgence normaliser le fait que les maladies mentales sont des maladies comme les autres.


Lorsque nous avons mal aux dents, nous allons chez le dentiste, alors pourquoi quand c'est le mental qui va mal, nous questionnons-nous concernant la nécessité de consulter?

Aujourd'hui, ma sœur va beaucoup mieux mais elle reste fragile et est toujours suivie par des spécialistes.


La citation du jour: “Nous sommes dans les broussailles ; croît en nous l’herbe mauvaise, un crin mental qu’il faut arracher par poignées pour découvrir le paysage qui nous entoure.”  Christian Charrière






Partager :