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Le Syndrome du Nid Vide

27 août 2020

Un jour, les enfants grandissent, prennent leur indépendance et quittent le foyer qui les a vu naître et grandir. 

Pour certains parents, ces départs sont vécus comme un déchirement. Ici en France, les spécialistes nomment ce phénomène,  le syndrome du nid  vide. 

Le syndrome du nid vide désigne donc le sentiment de vacuité, d'abandon et de solitude que ressentent les parents après le départ de leurs enfants. Il s'agit d'un phénomène qui touche davantage les mères que les pères et ce, pour une raison évidente: dans la majorité des cas, les mères surinvestissent leur rôle: elle sont plus impliquées  dans l'éducation et l'entretien des enfants au quotidien. Elles portent en majorité la charge mentale du foyer.

Tous les parents vivent ce sentiment à des niveaux divers, mais dans certains cas, cela peut conduire à des divorces ou se transformer en dépression grave, notamment pour les femmes au foyer et même pour celles qui travaillent. 

Le vide après le départ des enfants 

Tous les parents  le disent: on n'élève pas son enfant pour soi. On l'élève et on l'éduque afin que le moment venu, il prenne son indépendance, parte de la maison et vive sa propre vie. Mais lorsque cela survient, c'est le grand bouleversement.

Certains parents notamment des mères tombent en dépression parce que toute leur vie a tourné autour de leur enfant et de leur couple. 

Après le départ de ces derniers, elles se retrouvent sans but, avec un sentiment d'abandon et d'inutilité qui les plongent dans le désarroi. 



Certains couples, après avoir vécu toute leur vie centrés sur leurs enfants se retrouvent en tête à tête après le départ de ceux ci, certains ne tiennent pas le choc et divorcent.
Ils se redécouvrent après le départ de leurs enfants et réalisent que leur chemin se sont séparés depuis bien longtemps. Mais ils n'avaient pas eu le temps de le réaliser parce qu'ils étaient concentrés uniquement sur l'éducation de leurs enfants. 
Lorsqu'il s'agit de parents divorcés ou quand un divorce survient dans ce type de situation, cela aggrave encore davantage la situation car il y a coup sur coup la séparation d'un couple, puis la séparation avec ses enfants. 

Les femmes qui élèvent seules leurs enfants ont plus de chance de vivre ce phénomène dans la mesure où étant seules, elles surinvestissent encore plus leur rôle de mère pour compenser l'absence du père. 

Enfin, le départ des enfants du foyer coïncident souvent avec la ménopause, qui est dans la plupart des cas une épreuve physique et psychologique pour les femmes.

Je pense que dans les pays africains, notamment au Bénin, ce phénomène est peut être moins courant dans la mesure où habituellement beaucoup de familles accueillent souvent  d’autres enfants à garder après le départ de leurs propres enfants.

La nécessité de remplir sa vie personnelle en dehors de sa vie de femme et de mère


Je ne sais pas pour vous mais quand je suis devenue maman, j'avais une culpabilité permanente et un besoin impérieux de bien faire: l’obsession d'être une bonne mère.
Je faisais l'erreur de penser qu'être une bonne mère consistait à s'oublier soi-même et à n'être qu'une mère. J'étais submergée de "conseils" d'injonctions et de pressions de toute part et d'un sentiment de culpabilité qui me submergeait dès que je partais quelques heures quelques part sans le petit
Je concentrais toute mon énergie sur le bien-être de ce petit être... j'étais en permanence sous stress avec le sentiment de mettre ma vie en parenthèse en attendant qu'il grandisse. 
Puis un jour j'ai compris que j'avais le droit de continuer à être une femme, une compagne et une mère, vivre ma vie, construire et créer,  tout en l'élevant. 

J'ai compris que j'avais le droit de continuer à vivre, non plus exactement ma vie d'avant, mais une vie bien remplie tout en l'intégrant, sans que cela fasse de moi une mauvaise mère.

Nous ne sommes pas nées pour être uniquement des épouses, des compagnes ou des mères. En tant qu'individu à part entière, nous avons le droit d'investir en nous-même, le droit d'avoir nos propres vies, d'accomplir des choses,  de réaliser des rêves, et de développer des passions.


Comme le dit si bien Liza Azuelos une réalisatrice qui a écrit un livre sur le sujet: "on mise tout sur l'enfant alors qu'on oublie de voir à quel point on est une machine créatrice extraordinaire"

Le fait de privilégier sa vie de mère et parfois d'épouse au détriment de sa vie de femme est pour moi un renoncement de soi.


Bien anticipé, le départ des enfants du foyer peut être un nouveau départ pour soi et.... pour le couple


Pendant que nous élevons nos enfants et construisons une vie de couple, il est important de ne pas mettre notre propre vie en tant qu'individu en veilleuse, d'abord pour notre propre épanouissement
Ensuite parce qu'il arrivera un jour où les enfants deviendront autonomes et leur présence ne combleront plus nos existences.
Nous devons donc anticiper cela en construisant nos  propres vies : en investissant dans nos passions, en accomplissant des choses, en ayant toujours des  buts et objectifs à atteindre etc..
Bien anticipé et préparé, je pense que le temps que libère le départ des enfants pourrait être un fabuleux nouveau départ pour l'individu et .... le couple qui peuvent en profiter pour se réinventer. 

Alors, t'es tu déjà demandé à quoi ressemblerait ta vie quand tes enfants prendront leur indépendance?

La citation du jour est de Gloria Steinem, une journaliste féministe américaine : 
"Je n’ai toujours pas entendu d’hommes demander conseil sur la manière d’allier le travail et la vie de famille"

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